vendredi, 03 juin 2011
Manques de formes
La Victime, ruinée, couvre l'avoué roux d'un tas de coups de revolver, n'ayant pas d'autre arme sous sa main.
Envoi des clercs. On interroge ce client.
« Ça et ça ?
— Ça et ça.
— Alors pourquoi n'avoir pas tué votre femme, cause de tout, au lieu de Me Untel qui ne fut que son agent ?
— Parce qu'on ne fusille pas de la merde. »
Par un de ces hasards qui arrivent rarement, la Victime s'est évadée du Dépôt des Condamnés et a tué sa femme je ne sais pas avec quoi. Comme on lui rappelle son dernier propos touchant son avant-dernier crime, propos qui infirmait d'avance toute apologie du crime récent :
« Je me trompais alors, dit-il en tendant ses poings aux menottes. J'ai réfléchi depuis. Il faut que tout le monde meure. »
_-_-_
Paul Verlaine.
Les Mémoires d'un veuf.
> Verlaine et la tentation de la prose - M. Michel Décaudin - Cahiers de l'Association internationale des études françaises - Année 1991 - Volume 43 - Numéro 43 pp. 271-279
L'ouvrage paraît en 1886, mais il est composé de textes dont la rédaction s'étale sur vingt ans, les premiers datants de 1867.
10:47 Publié dans / Verlaine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paul verlaine, mémoires, assassinatset
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