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dimanche, 27 mai 2012

De la couleur des peaux

Le fait est certain : nous n'avons plus à chercher que le comment. D'abord, il est à présumer que toutes les parties du globe ne furent pas couvertes par les eaux, & qu'un des pôles, ou tous deux restèrent à sec, par un effet de la rapidité du mouvement de la terre sur elle-même : ce n'est pas assez dire, qu'il est à présumer : le fait est certain : mais les êtres qui étaient aux pôles, étaient mesquins, frêles, comparés à ceux des régions de l’Équateur. Ce furent néanmoins ces êtres qui repeuplèrent tout le globe, tant en plantes qu'en animaux. Les petits hommes de la zone glacée, s'étendirent, & vinrent habiter les régions brûlantes de la zone torride. & s'y habituèrent : ceux qui étaient déjà noirs par le frois, le devinrent encore davantage par la chaleur; ceux qui étaient moins près du pôle, & qui avaient également échappé, demeurèrent blancs.

Restif de la Bretonne
Les Nuits de Paris

Virgil_Solis_-_Deluge-1.jpg

Le Déluge

Gravure de Virgil Solis pour les Métamorphoses d'Ovide,
livre I, 253-312. Folio 5v, image 9.