dimanche, 27 mai 2012
J'ai vu de pauvres poules...
" À Sesto Calende, j'ai vu de pauvres poules si souvent cochées par des coqs trop nombreux qu'elles avaient le dos entièrement déplumé, le croupion à vif, et allaient se mettre d'elles-mêmes à la broche, pour échapper à ce martyre. Car, ô Présidente, si tu étais seulement grimpée vingt-deux fois par minute, et cela depuis trois heures du matin jusqu'à huit heures du soir, peut-être trouverais tu que c'est de trop. Il est vrai que les femmes n'ont pas là-dessus les mêmes idées que les poules; celles-ci portaient d'ailleurs une seule plume au cul, pour la commodité des jeunes gitons d'auberge, qui, lorsqu'ils voient une calèche anglaise, vont la leur arracher et la trempent dans la petite bouteille d'huile attendant l'événement. "
Lettre à la Présidente
Théophile Gautier
09:22 Publié dans / Gautier Théophile | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théophile gauthier, lettre à la présidente, 1850